Du 9 au 11 juillet, tentative dans le Chablais puis Gap!

 Cathy et moi débarquons  à l'aéroport de Genève avec la ferme intention de réaliser une grande boucle Léman-Mont Blanc...Nous allons récupérer nos bâtons, piquets, réchaud, couteau ... à la Poste de Thonon (pour payer moins cher que le transport en soute des low-costs_ attention ne pas expédier en "poste restante"sinon surtaxe, simplement indiquer son nom et Bureau de Poste de ...). 

Ensuite,nous allons passer la nuit au camping  "Le lac noir" . C'est le soir du match "Brésil-Allemagne", aussi en rentrant de la pizzéria, je jette un regard par la vitre de ce qui a dû être autrefois le bar du camping. Un très vieux monsieur et son épouse y terminent leur repas devant la télé. Pendant que sa dame commence leur petite vaisselle, celui qui s'avère être l'ancien propriétaire du camping nous invite à entrer:

_ Venez! D'autres campeurs vont arriver...

Heureux de pouvoir suivre ce match, nous acceptons et il s'empresse de nous offrir à boire (c'est ma tournée!)

Un peu plus tard, rejoints par 4 autres campeurs, nous suivons le match avec une nouvelle tournée à la mi-temps (dont une eau de vie maison pour une campeuse qui ne supporte pas les boissons gazeuses). Pendant tout le match, la patronne, assise face à nous, nous scrute, éprouvant visiblement beaucoup d'émotion  à observer nos regards dubitatifs devant la déculottée subie par les Brésiliens ( 1 à 7)

Le lendemain, nous nous mettons en quête du GR "Balcons du  léman" qui va nous permettre de rejoindre le GR5... L'alternance de bruine et d'éclaircies rend la marche relativement agréable sur un sentier qui doit être sublime sous le soleil.

En fin de journée, nous doublons deux GRistes qui récupèrent de l'eau à une gouttière à Chévenoz. Ils ne répondent pas à notre salut ni ne rient à ma plaisanterie: "Le toit vient d'être traité à l'anti-mousse". Ayant également besoin d'eau pour bivouaquer, nous demandons à une dame où trouver une fontaine... Celle-ci nous conduit chez elle et nous remplit nos bouteilles, sous les yeux de nos homologues qui attendent toujours sous la gouttière... Nous bivouaquons sur la crête au-dessus du village face au Lac, dans l'enclos d'un refuge fermé pour être à l'abri des vaches.

Le lendemain, nous marchons dans les herbes mouillées dont l'humidité est constamment entretenue par une pluie incessante. Nous pique-niquons dans une cabane dissimulée par le brouillard et la végétation. A l'intérieur, un randonneur parti pour faire la Haute Randonnée Alpine nous dit être là depuis 2 jours, attendant une embellie... Il vient de terminer une édition sectataire de la Bible trouvée sur les étagères poussiéreuses et commence à s'ennuyer ferme.Nous discutons matériel (lui a 20 kg sur le dos),  projets réalisés et à venir... Puis nous le laissons à sa solitude pour retrouver les graminées trempées et le paysage bouché.

Appréciant finalement assez peu les nuances de gris qui nous masquent les magnifiques paysages du Chablais, nous arrivons trempés au refuge de Bise. Par chance, un poèle a été allumé par les randonneurs présents. Parmi eux, un Belge, au nom breton (ancêtres du côté de Quimperlé) parti de chez lui depuis 1 mois un gros sac de 25 kg sur le dos (plus ses grosses chaussures, puisqu'il marche le plus souvent en sandales), un GRiste5 parti du Lac et porteur d'une coquille St Jacques, souvenir du fameux pélerinage (sac de 9 kg et lecteur assidu de Randonner Léger).

Egalement une Américaine ultra-light et parlant ultra-vite. Au moment du repas, nous sortons notre réchaud à alcool, Jan , le Belge sort son réchaud à gaz et partage celui-ci avec notre confrère MUL qui n'a qu'un réchaud à bois. L'Américaine, quant à elle emprunte le réchaud du Belge pour chauffer sa soupe dans une grande marmite. Elle fait bouillir au moins 5 litres d'eau et en renverse une bonne partie sur la table en voulant remplir son quart en titane. Il y en a un qui bout également, c'est notre ami belge qui voit fondre sa réserve de gaz . En dédommagemnt, elle propose à notre camarade d'Outre-Quiévrain un Franc suisse! Le lendemain, nous sommes réveillés par les jurons de Jan qui se rend compte que la randonneuse a récidivé ...

Quant à nous , après avoir réalisé un réchaud  à alcool dans une canette pour notre collègue apprenti-MUL, nous poursuivons notre route vers la Chapelle d'Abondance. Là, nous allons prendre la météo à l'office de tourisme et décidons d'abandonner ce projet pour tenter autre chose plus au Sud, vers Gap où classiquement il fait meilleur. Stop, train, bus et nous arrivons à Gap dans la soirée.Trop tard pour aller au camping à pied, nous prenons une chambre à l'Hôtel Napoléon, présage d'une remontée triomphale vers le Nord ;-)